Jean Jadot (1862 - 1932), Directeur, puis Gouverneur de la Société Générale de Belgique, fut le promoteur le plus influent de la fondation de l'Union Minière. Comme Administrateur, et bientôt Président du Conseil de la Société, il en fut jusqu'à sa mort un des principaux animateurs.

Sir Robert Williams (1860 - 1938), Vice-Président de l'Union Minière et Président de la Tanganyika Concessions Ltd, fut chargé de diriger la propection des richesses minières du Katanga, reconnues par le géologue belge Cornet. Il obtint de Cecil Rhodes de faire dévier vers le Katanga le chemin de fer de Rhodésie, auquel un autre tracé avait été assigné.

La première mention d'une exploitation de cuivre au Katanga se trouve dans un rapport daté de 1798 du gouverneur portugais des Rios de Sena, capitainerie du Mozambique. Ce rapport révèle qu'un trafiquant goanais s'était rendu, deux ans auparavant, au sud du lac Moëro, chez le grand chef Cazembe qui "possède des mines de cuivre et d'or et est en guerre avec un chef dont les terres produisent du latâo (laiton ou cuivre jaune)". Soixante-dix ans plus tard, Livingstone note : "Par fusion de la malachite, minerai de cuivre, les indigènes du Katanga obtiennent de grnads lingots en forme de I majuscule"...

Les Belges, à partir de 1876, participent à l'exploration du centre africain et leur rôle s'affirme à chaque étape de l'oeuvre du roi Léopold II : en 1877, à la création de l'Association Internationale Africaine et du Comité d'Etudes du Haut-Congo; en 1885, lors de la fondation de l'Etat Indépendant; et en 1908 enfin, quand cet Etat devient le Congo belge.

Le Katanga, partie méridionale de ce territoire, fut occupé tardivement en raison de son éloignement des voies maritimes : de 1890 à 1892, quatre expéditions belges sont chargées de reconnaître cette contrée soumise à la terreur du potentat noir M'siri. Le Marinel, Delcommune, Stairs, et enfin Bia et Francqui prennent possesion du pays et l'explorent.

La jeune Compagnie du congo pour le commerce et l'Industrie (C.C.C.I.) qui a financé l'expédition d'Alexandre Delcommune fonde en 1891,à la suggestion de l'Etat, une filiale : La Compagnie du Katanga, dont l'objet est l'exploration du bassin du Haut-Congo, l'étude des possibilités de colonisation, d'agriculture et d'exploitation minière, l'établissement des voies de communication par terre et par eau et la constitution enfin d'organismes d'exploitation agricole et minière.

Dès sa constitution, la Compagnie du Katanga prend la charge de l'expédition Delcomunne; elle organise ensuite, au cours des années 1891 et 1892, les missions Stairs-Bodson et BIA-Francqui, qui concluent des traités avec les chefs locaux. Le géologue Jules Cornet, attaché à l'expédition Bia-Francqui, mène à bien la première étude scientifique de la géologie du pays et décrit l'importance de ses gîtes minéraux.

En même temps, l'occupation politique du territoire s'achève et le ralliement des principaux chefs indigènes est acquis.

Par convention du 12 mars 1891, l'Etat avait accordé des territoires à la Compagnie du Katanga, en échange de sa collaboration. Mais le désir de chacune des deux parties d'être présentes dans toutes les zones entraîne un enchevêtrement tel que, malgré les précisions cartographiques, toute attribution effective se révèle impossible..Ce n'est qu'n 1900 qu'une solution intervient par la création du Comité Spécial du Katanga (C.S.K.), auquel la Compagnie du Katanga et l'Etat indépendant apportent leur patrimoine avec mission de le mettre en valeur et d'en répartir les fruits entre eux, au prorata de leurs apports, soit deux tiers pour l'Etat Indépendant et un tiers pour la Compagnie du Katanga.

Tout en entreprenant la construction de routes et l'étude des possibilités agricoles de la région, le Comité Spécial fait l'inventaire des richesses minières reconnues par les travaux de Jules Cornet son principal objectif.

A cette fin, le Comité accorde, le 8 décembre 1900, à une société anglaise, la Tanganyika Concessions Limited, le droit de propecter les régions du Katanga méridional.

Ce fut le début d'une collaboration cordiale et féconde entre hommes d'affaires et ingénieurs belges et anglais, qui allait aboutir à la création de l'UNION MINIERE DU HAUT KATANGA, le 28 octobre 1906.

Dans cette société nouvelle se retrouvent les animateurs des premières recherches, Robert Williams et Jean Jadot, appuyés par la puissance conjuguée de leurs groupes respectifs, la Tanganyika et la Société Générale de Belgique.

Extrait Extrait de la revue "Haut-Katanga" N° 39 - août 1957